2013

Parmi les 25 demandes reçues et issues de 11 pays d’Europe (France, Angleterre, Allemagne, Pays Bas, Italie, Belgique, Suède, Danemark, Roumanie, Chypre, Russie), cinq projets ont été retenus, dont trois sont financés directement par l’IFCAH et deux par l’AFM (Association Française contre les Myopathies) dans le cadre du partenariat entre l’IFCAH et l’AFM.

Projet 1: Mécanismes impliqués dans la prolifération des inclusions surrénaliennes intra-testiculaires

Chez un grand nombre de patients atteints d’HCS, on observe la présence de tissus surrénaliens intra-testiculaires. Lorsque leur prolifération est trop importante, ils peuvent former des pseudo-tumeurs et entrainer des troubles de la fertilité. Ces tissus surrénaliens ont été détectés dès la période fœtale, mais les mécanismes qui favorisent leur prolifération ultérieure, au détriment des gonades, sont mal connus.

Le but est de caractériser les cellules à l’origine de ces pseudo-tumeurs et d’identifier les molécules responsables de leur développement. Les résultats de cette étude pourraient être sources de nouvelles pistes thérapeutiques pour préserver la fertilité chez les patients.

Investigateur : Dr A. Swain, Londres, Royaume Uni. Financement : 115.000 €

Projet 2: Evaluation du risque cardiovasculaire chez les sujets de plus de 40 ans atteints d’HCS

Des travaux récents suggèrent que des complications tardives de nature cardio-vasculaire ou métabolique, pourraient survenir chez les patients atteints d’HCS. Il n’y a toutefois aucune étude systématique analysant ce risque chez les sujets de plus de 40 ans. Ces complications ont souvent été attribuées à un défaut d’ajustement thérapeutique, mais d’autres facteurs pourraient également jouer un rôle.

Ce projet est ciblé sur l’analyse du risque cardio vasculaire chez 70 patients atteints d’HCS et âgés de plus de 40 ans. Une corrélation sera recherchée avec l’équilibre du traitement, la sévérité de la maladie, et les caractéristiques génétiques du défaut enzymatique.  Les résultats attendus devraient apporter une aide dans le suivi des patients afin de prévenir, si possible, ces complications de la maladie.

Investigateur : Dr N. Reisch, Munnich, Allemagne. Financement: 85.000 €

Projet 3: Développement d’un diagnostic précoce et non invasif de l’HCS

La virilisation des organes génitaux externes pendant la vie fœtale, chez les petites filles atteintes d’HCS, est une complication majeure qui peut être prévenue par l’administration de dexaméthasone chez les mères avant la 9ème semaine de grossesse.  Toutefois, un effet de ce traitement sur le développement cognitif des enfants n’est pas exclu. Ce risque potentiel ne devrait donc être pris que dans un cas sur huit, soit uniquement chez les mères porteuses d’un fœtus féminin et atteint par la maladie.

L’analyse de l’ADN fœtal,  présent en faibles quantités dans la circulation sanguine de la mère, permet de déterminer le sexe du bébé à partir de la 6ème ou 7ème semaine de grossesse. Mais le diagnostic prénatal de la maladie ne peut encore se faire qu’à partir de tissus fœtaux, prélevés après la 11ème semaine de grossesse. Le diagnostic est alors trop tardif, puisque le traitement préventif doit être initié antérieurement et de plus le prélèvement est associé à un risque  d’avortement.

Ce projet propose donc la mise au point d’un nouveau test génétique à partir de l’ADN fœtal présent dans la circulation maternelle, afin d’identifier très tôt les fœtus atteints et les mères auxquelles un traitement par la dexamethasone peut être proposé.

Investigateur : Dr L. Chitty, Londres, Royaume uni.  Financement 50 000 €.

Projet 4: Thérapie cellulaire de l’hyperplasie congénitale des surrénales via un dispositif implantable

Le traitement de l’HCS par les glucocorticoïdes, ne permet pas de contrôler parfaitement tous les symptômes de la maladie et est souvent grevé d’effets secondaires en lien avec un surdosage. L’idéal serait donc de pouvoir remplacer chez les patients le tissu surrénalien déficient par du tissu sain.

Cette approche est actuellement testée chez la souris via un dispositif implantable en sous cutané. Celui-ci contient des cellules surrénaliennes normales d’origine bovine, qui synthétisent du cortisol en réponse aux stimulations hypophysaires de l’hôte, tout en étant isolées de ses cellules immunitaires, ce qui prévient le risque de rejet. Si des résultats positifs sont obtenus, on peut espérer qu’ils soient rapidement applicables chez l’homme.

Investigateur : Dr S. Bornstein,  Munnich, Allemagne. Financement : 76 462 €

Projet 5: Approche combinée de thérapie génétique et cellulaire de l’HCS

Ce projet est basé sur la transplantation de cellules surrénales du patient, dont la fonction enzymatique déficiente aura été corrigée in vitro. Il a été initié en 2011,  en utilisant un modèle de souris.  Des premiers résultats encourageants ont été obtenus, mais des analyses complémentaires doivent être faites afin d’optimiser cette approche thérapeutique avant de pouvoir envisager  une future application chez l’homme.

Investigateur : Dr M Thomas, Grenoble, France. Financement: 23 538€